Note concernant le choix des kyriale

Y a-t-il des règles précises à respecter dans ce domaine ou ne sont-ce que des coutumes?
Comment faire pour introduire un nouveau Kyriale dans une paroisse?
Autant de questions fréquemment posées qui sont dignes d’intérêt…

Le Liber usualis des éditions de Solesmes donne, au début de chaque kyriale, une indication concernant son usage. Ces indications correspondent au catalogage des fêtes selon les normes liturgiques d’avant 1962. Il faut cependant savoir qu’en la matière, il n’y a pas de règles déterminées par la Sacrée congrégation des rites, si ce n’est d’employer les messes XV à XVIII pour les féries. Il n’existe donc pas de règles absolues, mais des coutumes.

 

Il y a les bonnes coutumes : l’usage du kyriale I pour le Temps pascal ou du kyriale XVII pour l’Avent et le Carême. Il y a par ailleurs les mauvaises coutumes  : l’usage abusif du kyriale VIII ou des messes de du Mont à tel point que dans certaines paroisses on n’en connaisse pas d’autres ; cela ne relève pas de la catholicité – c’est-à-dire de l’universalité. On ne s’étonnera pas après cela que la réforme liturgique ait pu avancer si rapidement.

Pour le reste vaut le principe variatio delectat ; le changement est agréable en ce sens qu’il permet d’exprimer à chaque fois les mêmes choses selon des modalités musicales différentes. Le kyriale IV n’est donc pas le seul kyriale pour les fêtes de seconde classe. Un kyriale XIII gagnera à être plus connu qu’un kyriale V et un kyriale X autant que le IX. Mais dans tout cela, il n’y pas de règle, si ce n’est que le kyriale soit chanté aux messes chantées et qu’une saine diversité favorise l’amour de la prière de l’Eglise.

Comment faire pour introduire un nouveau kyriale sans décourager les fidèles, ni rencontrer d’éventuelles oppositions ?

Il est clair qu’on ne peut forcer les fidèles à chanter un kyriale qu’ils ne connaissent pas ; il y aurait une certaine injustice à les mettre au pied du mur. Par contre, c’est le rôle de la schola grégorienne que d’apprendre l’ensemble d’un nouveau kyriale et de le chanter intégralement plusieurs dimanches d’affilée. Lorsque les fidèles l’auront entendu un certain nombre de fois, ils se joindront petit à petit au chant. Pour autant qu’ils disposent du manuel de chants et qu’on les encourage à  chanter, la méthode sera assez rapide tout en restant simple et humaine; il suffit d’un peu de persévérance de la part des choristes. Dans cette phase d’apprentissage, il est conseillé de ne pas changer de kyriale, mais de reprendre le même de dimanche en dimanche, jusqu’à ce qu’il soit à peu près connu par les fidèles. Il faut donc prendre garde de ne pas s’engager dans une telle phase peu de temps avant l’Avent ou le Carême.

Afin de faciliter l’apprentissage, on peut s’aider des enregistrements sur compact disques parus dans la série L’année liturgique en chant grégorien. On y trouvera l’ensemble des kyriale et des Credo.