14 Septembre : Exaltation de la Sainte Croix

Table des matières

Commentaires des pièces de cette messe par Dom Baron.

 

Le 14 Septembre est le jour anniversaire de la dédicace de la basilique que Constantin édifia sur le Calvaire. Aux nombreux pèlerins qui accouraient de partout, on montrait ce jour-là le bois de la Croix. D’où le nom d’ostension ou d’exaltation de la Sainte Croix que prit définitivement la fête.

INTROÏT

Nos autem gloriari. (Jeudi Saint)

GRADUEL

Chrístus factus est.  (Jeudi Saint)

ALLELÚIA

Dulce lignum. (Deuxième Allelúia de l’Invention de la Sainte Croix au 3 Mai)

OFFERTOIRE

LE TEXTE

Protège, Seigneur, ton peuple par le signe de la Sainte Croix de toutes les embûches de tous les ennemis afin qu’à toi, agréable nous rendions notre service et qu’acceptable te soit notre sacrifice. Allelúia.

Très belle prière, tout à fait dans le sens profond de la fête et parfaitement adaptée à l’offrande du sacrifice qui se fait précisément au moment où l’on chante.
Elle appelle sur l’Eglise la protection du Seigneur par la Sainte Croix, ce qui était peut-être dans la pensée de l’auteur une allusion à l’étendard de Constantin. Mais elle va plus loin dans la seconde partie. Elle donne comme fin à cette protection, que nous puissions remplir notre service à l’égard de Dieu ; lequel se concentre dans l’acte par excellence de toute vie chrétienne : le sacrifice, offrande de nous-mêmes au Père pour l’immolation de notre être dans le Christ où et quand il voudra et de la manière qu’il voudra.

LA MÉLODIE

Elle a toutes les délicatesses du IIe mode qui fait les prières simples, douces, réservées, avec des accents de supplication qui n’en sont que plus intenses lorsqu’ils surgissent.
Le premier mot, avec ses trois virgas épisématiques, a bien ce caractère. La prière s’y condense, si l’on peut dire, pour se détendre ensuite à travers Dómine qu’elle enveloppe de tendre confiance et monter vers sígnum crúcis où elle se fait insistante comme pour mettre en pleine valeur cet argument irrésistible. Notez les pressus de sígnum, la deuxième note du podatus de sanctæ, qui doit être allongée ; plus loin les deux pressus de insidiis qui viennent mettre en relief les dangers courants de toutes sortes. Entre ces mots plus expressifs, la mélodie se déploie sans grands mouvements, simple, humble et comme enveloppée du souci des jours qui se suivent dans les mêmes dangers au milieu des mêmes ennemis.

La seconde phrase reprend la première avec de légères variantes. Ut tíbi grátam répond à protége, exhibeámus développe le thème de per sígnum en y mettant une nuance de supplication intense qui fait la mélodie monter au la en un motif deux fois entendu, et acceptábile reprend ab omnibus, enfin sacrifícium, combinant l’intonation avec le motif de servitútem, forme une dernière incise très expressive qui avec l’Allelúia conclut dignement cette très belle prière.

Il ne faut chanter ni fort, ni vite ; laisser sa voix aller à la suite des neumes qui se succèdent par degrés conjoints, sans aucune recherche d’effet. Des crescendos et des decrescendos menés de loin avec les arsis et les thésis, les pressus appuyés notamment ceux de sígnum, de insidiis, de exhibeamus, de fiat qui en faisant une demi-cadence sur mi donne un caractère si particulier de mélancolie à toute la pièce.
Veiller à une grande égalité de rythme. La double note de tíbi au début de la seconde phrase est une bivirga épisématique et les trois notes de sa dans sacrifícium, trois virgas épisématiques ; la seconde de fi doit être allongée.

 

Polyphonies

Ecoutes de pièces 

  • BUXTEHUDE : Membra Jesu nostri
  • Caldara : Missa dolorosa

 

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